Prise par la peur

Bonjour à vous,

Hier j’ai couru ma première course officielle, une distance de 10km à Soustons, à l’occasion de l’ouverture des Fêtes de la ville. Ce qui fut intéressant dans l’expérience, c’est les sentiments qui sont montés en moi peu de jours avant… j’ai été prise par la peur, et le manque…

Certes j’ai une petite tension ces temps-ci, je suis en pleine phase de régénèration-detox, je tourne au jus de pastèque, et ça fait son travail, doucement, mais sûrement. Je n’ai pas réussi à prendre beaucoup de temps pour moi ou pour ma famille depuis le début de l’été, et la fatigue s’accumule. Doucement, mais sûrement. J’ai besoin de lever le pied, ce que je compte faire en Août : un break d’ordinateur, d’internet, par contre pas un break du travail car je vais travailler avec une nouvelle forme de créativité : je vais être la chef de cuisine à l’écogîte de Payan, lors d’un stage de yoga, puis de qi gong.

Mais revenons à la course… Je sentais monter en moi un questionnement : “Vais je arriver à courir et tenir le rythme, toujours plus soutenu en course qu’à l’entraînement, alors que je bois du jus de pastèque et mange quelques fruits par jour, uniquement?” Je sais bien que c’est possible, car j’en connais qui le font, et même sur de plus longues distances. Et puis, je sais que tout est possible….dans le limite de nos propres croyances.

Et donc la peur m’a prise, m’a saisie et m’a attrapée… je me suis retrouvée trois jours d’affilée à parler au téléphone avec des gens différents, qui tous me tenaient un discours “mais quand même, Johanne, fais gaffe à ce que tu manges, …”, “mais Johanne, t’es sûre que ce que tu fais, c’est bon pour la santé?”, “mais Johanne, t’es sûre que tu manges assez?” ETC…. Ces gens ne venaient que refléter mes propres doutes du moment. Et si je faisais fausse route? Et si je manquais de protéines? Et si, et si…. et si…. Ces questions, je pensais les avoir balayées à coup de connaissances, de témoignages, et grâce à ma propre expérience aussi. J’ai assis mes convictions dans ce que je fais, et je sais bien que c’est parfait pour moi actuellement. Mais là, une brèche s’était ouverte et la peur s’était immiscée en moi.

En même temps, le 10km n’est pas non plus une performance hors du commun, loin de là! Mais tout est lié.

Et vous savez comment j’ai réagi face à la peur et au manque?

Pendant trois jours, alors que je continuais avec mon régime habituel, le soir, je mangeais des patates, du riz, et  un soir je me suis fait du saumon frais, cru, assaisonné au citron et gingembre. N’y voyez rien de grave, et j’ai fait peu cas de ce qui se passait dans l’absolu, et même pour une fois je n’y ai pas mis de connotation mentale négative. C’était juste une réponse parmi tant d’autres, que j’ai jugée efficace et adaptée face à un besoin momentané et un état particulier.

J’ai trouvé du reste intéressant d’observer mes réactions. J’ai cru bon dans l’instant de me réfugier dans du cuit, et aussi je sais que j’allais y chercher une certaine stimulation. Rien de tel pour se stimuler que de manger des produits animaux!! Par ailleurs j’ai bien tout digéré (ce qui n’est pas gagné à chaque fois!!) … et j’ai fait une belle course…

Vivement le prochain 10km que je refasse une nouvelle expérience… et peut être vais je adopter le saumon mariné les veilles de courses???!!!??!

Ben oui, quoi, à chacun son dopant, non?

Non.